The happiness project, un journal à une phrase par jour
Ce vendredi 3 juillet semble avoir été difficile pour beaucoup de mamans dans ma timeline twitter. Pour moi aussi, j'avoue. Alors je vais vous raconter une petite chose que je fais avec plus ou moins (plutôt moins que plus, d'ailleurs, en moyenne) d'assiduité depuis bientôt deux ans.
Tout a commencé le 26 juillet 2013. Lalette m'a offert un livre bleu et jaune, intitulé The happiness project, de Gretchen Rubin. Le principe est simple : à chaque page corresopnd un jour. En haut de chaque page, sous la date, il y a des phrases spirituelles qui nous incitent à profiter de l'instant présent. Ensuite, il y a 5 emplacements blancs, à compléter pour écrire une phrase par jour, pendant 5 ans.
(Note : la page du 29 février est elle aussi pourvue de 5 emplacements. Elle doit donc pouvoir durer 20 ans… Je vais déjà essayer de l'entamer en 2016 !)
Le principe de ce journal à une phrase par jour, c'est simple. On se dit toujours « hahaha je n'oublierai jamais les bêtises que ma fille a dites aujourd'hui », mais en fait si, on oublie. L'auteur du livre explique qu'elle se sentait incapable d'écrire une page par jour sur les événements quotidiens, mais qu'une phrase c'était faisable. En plus d'être merveilleux pour l'auto-satisfaction, ça suffit largement à « fixer » les souvenirs. Les images et les sons reviennent à la simple lecture de ces petites phrases uniques. Et quand on a des petits enfants, il se passe énormément de choses en cinq ans… Autant de précieux souvenirs qu'il serait dommage d'oublier !
Donc, en 2013, le 26 juillet, j'ai inauguré le carnet comme ceci :
Lalette m'a offert un journal qui dure 5 ans ! Sinon, il fait très chaud. On a mangé une glace en parlant de nos seins.
(Il faut dire qu'à l'époque nous étions enceintes de notre premier enfant toutes les deux, et assez enthousiasmées par nos nouvelles tailles de bonnet, il faut l'admettre.)
(Et globalement, il faisait chaud. Comme en ce moment, quoi.)
Ensuite, j'ai essayé de continuer, mais la vie d'une femme enceinte en pleine canicule n'est pas très palpitante.
27 juillet 2013 : J'ai enfin terminé Final Fantasy IX ! Sinon, il fait toujours chaud : 34°C dans le salon. Le lapin ne sortait pas de sous le canap.
(En résumé : je gardais le lapin des copains en vacances, et nous décédions tous de chaud dans le salon devant des jeux vidéo vieux de 10 ans.)
Ensuite, rien. Je ressortais le carnet devant les événements marquants, par exemple les échographies :
29 juillet 2013 : Bébé est une fille… peut-être ! (99 % ?) Elle a gagné une écho bonus dans 15 jours car elle ne voulait pas montrer sa colonne au docteur.
J'ai quand même sorti le carnet pour la naissance de la petite… Et ensuite, je ne m'en servais que pour noter les premières fois. (Quand j'y pensais ! Et c'était pas souvent.)
BREF.
Tout ça pour dire qu'au rythme d'une phrase de temps en temps, je n'étais pas prête de l'avoir rempli, ce carnet !
J'ai donc repris les choses en main. Tout d'abord, j'ai commandé une archive de mon premier compte twitter (où j'ai fait mes armes avant de créer @odetteGoldfish plutôt spécialisé maman) et j'ai récupéré tous les tweets qui parlaient de mon bébé pour recopier les plus savoureux dans le carnet.
(Note : la longueur d'un tweet cadre parfaitement avec les emplacements prévus dans le carnet. Si la couverture représente des oiseaux bleus, ce n'est pas une coïncidence, j'en suis certaine !)
Rien que cette séance d'archéologie twittesque a fait ressurgir des souvenirs : mine de rien, prise entre le travail et le bébé, on oublie vite ! Je n'avais pas noté les premiers areuh, les premiers retournements… Heureusement que je les ai twittés !
Cela dit, ça n'a pas non plus révolutionné le contenu du carnet. Par exemple, le 5 avril :
5 avril :
(rien)
(rien)
(rien)
(rien)
(rien)
Mais certaines dates semblent attirer les souvenirs. Par exemple, le 27 mai :
27 mai 2013 : échographie du 1er trimestre. Bébé a la méga pêche !
27 mai 2014 : j'ai emmené [Bébé] au restau avec les collègues et futurs collègues de LaBoîte. Gros succès !
27 mai 2015 : [Bébé] fait spontanément le signe « encore » quand je prononce le mot. Mais je ne suis pas sûre qu'elle ait saisi le sens…
Bon, et maintenant que j'ai fait ma séance d'archéologie, je garde le journal sur ma table de nuit, et j'essaie d'y écrire chaque soir un truc qui m'a plu.
Généralement, j'essaie de mettre quelque chose en rapport avec ma fille et ma famille, mais parfois c'est une histoire avec les amis, ou un mini-kif au travail, ou encore une découverte culturelle (je n'ai pas dit intellectuelle).
1er juin 2015 : Ce matin, [Bébé] a téléphoné avec une banane.
26 juin 2015 : Ce midi j'ai été au restau arménien aec X, Y, Z et U. OH, CETTE MOUSSAKA !
7 mai 2015 : Au boulot, on a animé une réunion avec F et on a fait une running joke avec des rôtis.
18 mai 2015 : J'ai vu Mad Max 4 au ciné. Explosions ! Explosions ! Guitare électrique qui crache du feu ! EXPLOSIONS ! EXPLOSIONS !!!!
C'est donc un petit travail quotidien : trouver un élément positif dont j'aimerais me souvenir plus tard. Je dois avouer que je suis assez étonnée moi-même d'y arriver depuis bientôt deux mois !
Étant seule avec ma fille la plupart du temps, je pensais que la fatigue aurait raison de moi et que ce serait galère de trouver des choses positives à dire de mes journées, que je ne me renouvellerais jamais et que j'écrirais toujours la même chose. Mais en fait non ! À 18 mois, ma fille renouvelle quotidiennement ses idées de bêtises, ça me fait une belle réserve de choses à raconter. Et il y a les séries que je regarde quand elle est au lit, les jeux vidéo, la nouvelle grossesse qui démarre…
Malgré tout, il y a des soirs, comme ce vendredi 3 juillet, où c'est difficile. Après une soirée où j'ai crié sur ma fille, boudé dans ma chambre au bord des larmes et vomi deux fois, qu'est-ce que je peux écrire comme positif ?
Ben ce soir-là, j'ai écrit que la journée avait été dure. Ça arrive. Mais finalement, c'est la première fois en deux mois ! C'est pas si mal, non ?
Allez, au boulot, il faut tenir jusqu'au 29 février 2032 !
(Même si en 2020 j'aurai déjà fait le gros du travail, ouf !)
